La race Charolaise
La race Charolais, l’une des plus anciennes d’origine française, fut la première race d’Europe continentale à être importée au Canada. Les premiers sujets sont arrivés de France en 1967. La couleur de la robe, toujours uniforme, est généralement blanche ou crème. Cependant, des couleurs sont désormais observées chez cette race tel que le rouge. La pigmentation de la peau est pâle (rosée). Originalement, cette race présentait des animaux avec cornes mais aujourd’hui, les bovins Charolais canadiens sont majoritairement acères.
Le poids moyen des taureaux Charolais adultes est d’environ 1 100 kg, alors que le poids des femelles adultes atteint en moyenne les 700 kg. Ce sont des animaux présentant des muscles épais surtout au niveau du dos, des reins et de la culotte. La maturité sexuelle de ces bovins de grande ossature est plus tardive comparativement à celle des races d’ossature moyenne, mais la fertilité est bonne. Beaucoup d’efforts de sélection ont été faits par les producteurs canadiens pour améliorer la facilité de vêlage à un point tel que ce n’est plus vraiment un problème aujourd’hui. Ils ont également amélioré la production laitière des femelles ainsi que la circonférence scrotale des mâles afin de bonifier les paramètres de reproduction – meilleures fertilité et précocité.
Les veaux Charolais affichent un fort potentiel de croissance et un développement musculaire rapide. D’ailleurs, cette race démontre une des meilleures vitesses de croissance chez les jeunes sujets. Ce sont des animaux qui valorisent bien les pâturages grâce à leur bonne conversion alimentaire. Ils ne sont pas portés à déposer du gras prématurément. Au contraire, il faut les maintenir constamment à un niveau de gain assez soutenu pour obtenir la couche de gras qu’exige le marché.
Le rendement à l’abattage de cette race est très bon grâce à sa bonne musculature car le ratio viande/os est faible. Sa vitesse de croissance jumelée à sa musculature font que cette race est probablement l’une de celle qui est le plus utilisée en croisement à travers le monde pour la production de viande de masse.
Dans les programmes de croisements, la race Charolais contribue particulièrement aux apports suivants :
- une vitesse de croissance et un développement musculaire très rapides ;
- un potentiel de poids de carcasse élevé à l’abattage ;
- de très bons rendements de carcasse à l’abattage ;
- une bonne qualité de la viande avec le minimum requis en gras de couverture sur la carcasse.
Référence : Les races de bovins de boucherie au Québec et au Canada, juin 2006
Une histoire charolaise
Ces bovins de grande taille sont originaires de la Vallée de l’Arconce, près de Saône-et-Loire. Ce sont des incidents politiques et historiques qui ont isolé les ancêtres des Charolais à Charolles. Les paysans débutèrent ainsi une sélection intensive pour en faire ce qu’ils sont aujourd’hui, des bêtes ayant une croissance exceptionnelle et produisant efficacement une viande maigre de qualité.
L’histoire canadienne du Charolais débutait en 1910 par l’exportation de bétail Charolais au Mexique. Un peu plus tard, l’éleveur mexicain Jean Pugibet, impressionné par l’apparence et la productivité de la race, importait en 1930 deux taureaux, IMAGE et IROQUOIS, et dix génisses. Il récidivait en 1931 et en 1937 pour accroître son troupeau à 37 sujets : 8 taureaux et 29 femelles. Jusqu’en 1966, tous les taureaux mexicains, américains et canadiens provenaient de ces trois exportations.
En 1934, la race s’établit d’abord aux États-Unis par l’exportation de deux taureaux, BLANCO et PLATO. Puis en 1953, l’éleveur albertain Wayne Malmberg importait quelques Charolais croisés. Cette nouvelle race musclée offrait jadis un contraste frappant avec le bétail de l’époque qui était compact, trapu et trop gras.
En 1959, un groupe d’éleveurs dynamiques fondait l’Association Charolaise officiellement reconnue, un an plus tard, par la Loi de la généalogie du bétail. Grâce aux efforts de ces éleveurs, une station de quarantaine s’établissait à Grosse-Île, dans la province de Québec, avec la collaboration des gouvernements français et canadien.
Le premier contingent de France : 38 taureaux et 175 femelles, touchait le sol québécois au printemps 1966. Ces sujets français allaient contribuer à l’apport d’un nouveau bagage génétique pour le développement de la race.
La plupart de ces animaux étaient attendus dans l’Ouest canadien. Seuls cinq animaux ont séjournés au Québec. Il s’agit du célèbre » Amour de Paris » ayant trouvé au toit chez M. Gulddal du village d’Abercorn, d’une femelle nommée » Athéna « , propriété de l’avocat montréalais Jean Grégoire et gardée en pension chez Henri Grutman de St-Mathias puis de deux femelles, » Ariane » et » Ancolie « , appartenant à Paul Lacroix e Beaumont. Une autre tête s’était dirigée vers la région d’Asbestos.
Saviez vous d’où vient le nom du taureau français » Amour de Paris « ? Son père, » Sylvain « , participait à l’Exposition de Paris. Ayant réussi à se détacher, il profita de sa ballade clandestine pour conter fleurette à une blanche vache Charolaise nommée » Sensible « . Cette dernière, comme le dit si bien son nom, fût sensible à ses charmes et donna naissance, 9 mois plus tard, à un jeune veau mâle que l’on nomma » Amour de Paris » en souvenir de l’escapade romantique de son père. N’est-ce pas une belle histoire d’amour?
En 1967, un nouvel arrivage de Charolais : » Beaugency « , propriété de Jacquelin des Monstiers de Rimouski, » Brésilien » ayant appartenu à Gilles Sarrault de l’Île-aux-Grues d’abord puis vendu à Jean-Thomas Pelletier de l’Islet, et » Buffalo « , trouvèrent preneurs en terre québécoise.
La suite devint ce qu’elle est aujourd’hui, une race populaire et recherchée par plus de 2100 éleveurs au Canada.
Nos pionniers de la race Charolais au Québec.
Paul Lacroix
Paul Lacroix, qui en 1961, acheta des animaux Charolais en provenance de la Pennsylvanie.
Jacques Baar-Nasson
Jacques Baar-Nasson de Saint-Ignace de Farham, premier importateur d’animaux Charolais français. Ces derniers étaient gardés sur les Îles Saint-Pierre et Miquelon à cause des problèmes d’importation avec le gouvernement canadien. M. Baar-Nasson avait bâti chez lui un centre d’insémination pour la race Charolias où il garda des taureaux dont la lettre d’année était le » U » comme Uriel, Unisson, Unique et Uhlan.
Joseph Élie
Joseph Élie de Vaudreuil importa un taureau Charolais des États-Unis au début des années 60.
Henri Grutman
Henri Grutman, de Saint-Mathias, acheta en 1960 de la semence d’un taureau nommé Carlos; semence commandé d’un catalogue de Massey-Ferguson. Avec ces semences, il insémina des vaches croisées Shorthorn-Angus. Les premiers veaux demi-Charolais voyaient ainsi le jour en 1961. Monsieur Grutman devenait membre de l’Association canadienne Charolais en 1962